Il n’y croyait pas vraiment. Enfin, un peu quand même, mais la réalité était loin d’être ce qu’il avait imaginé. Tu vois, quand on est enfant, on s’imagine que la vie est un conte de fée. Un mec rencontre son âme sœur et le coup foudre s’occupe de tout. Pas besoin de faire la cour, de se casser la tête pour comprendre les messages cachés et les signes manqués! Elle te tombe dans les bras et voilà, le bonheur à portée de main. Les problèmes de confiance en soi, les douleurs du passé, les doutes du présent, tout ça n’existe pas.
Reste que Sylver n’était pas entièrement désabusé. Oui, il croyait encore à l’amour malgré les cauchemars qu’il avait vécu. Oui, il pensait qu’il était possible de trouver une personne dont l’âme serait en parfaite résonnance avec la sienne. Non, il n’était pas stupide au point de s’imaginer que ce serait facile. Les épreuves de ses conquêtes passées n’étaient que des dragons qu’il avait vaincus avant de trouver sa princesse enfermée dans la plus haute tour du monde. C’était à lui de la trouver et de la sauver.
Loin était-il de s’imaginer qu’elle vivrait sur un autre continent. Il était en voyage d’affaire pour la compagnie de son père, une rencontre avec des possibles alliés, et il avait traversé l’océan Atlantique pour se retrouver en terre étrangère. C’était la première fois qu’il mettait les pieds à New York, une jungle complètement différente de celle à laquelle il était habitué. C’était également la première fois que son père lui confiait une telle mission. Il devait rencontrer de potentiels investisseurs et signer quelques contrats qui permettraient à la compagnie de s’étendre à un marché des plus avantageux.
Sylver était confiant et se présenta à ses réunions avec le sourire. Il fit tout parfaitement, exactement comme son père et fondateur de la compagnie l’aurait fait. Il pouvait être fier; il fut invité à une soirée privée organisée par l’un de ses nouveaux amis. Il n’avait que de bonnes nouvelles à rapporter en Italie.
Cette soirée fut pourtant sa perte. Dès qu’il fit son entrée dans le luxueux appartement grouillant de gens de la haute société de New York, il n’y d’yeux que pour elle. Drapée de blanc et d’argent, elle brillait sous les lustres faisant concurrence à son éclat. Sans s’occuper des politesses d’usage, il l’observa de loin tout en vidant tranquillement le verre qu’on lui avait offert. Scotch, peut-être, il ne faisait pas attention. Tout en elle l’attirait comme un papillon de nuit se dirigeait vers la flamme d’une chandelle. Comment résister?
Il n’eut pas à s’approcher puisqu’elle vint vers lui, souriante. Elle avait l’air d’un ange avec sa chevelure d’or et ses traits si fins. Sa voix, si douce à l’oreille, l’enchanta aussitôt, et il voulut toujours l’entendre.
- Je ne crois pas vous avoir rencontré, avait-elle dit presque dans un murmure.
L’image même de l’innocence, ses yeux bleus n’osant pas se poser directement sur le visage du jeune homme. Sylver sentit son cœur cesser de battre quelques instants tant il était subjugué par l’apparition divine.
- Sylver Moriatti, héritier de Moriatti Corporation. Enchanté, mademoiselle.
Il prit sa main délicate et l’apporta à ses lèvres pour y poser un baiser si léger, telle la caresse du vent sur les pétales d’une rose. La demoiselle sourit et leva enfin son regard océan sur son interlocuteur. Il crut y déceler une étincelle qui répondait à son cœur battant.
- Elena Darkwood, répondit-elle tout aussi doucement.
Ce nom sembla résonner dans l’âme de Sylver et il sut qu’elle était la seule qu’il ne voudrait jamais. Presqu’aussitôt, toutefois, elle fut entraînée loin de lui par des connaissances et il la perdit de vue pour le reste de la soirée. Ce fut tout soupirant qu’il rentra à sa chambre d’hôtel ce soir-là, non sans s’être informé davantage sur celle qui lui avait volé son cœur d’un regard.
Malheureusement pour le jeune homme, il découvrit bien rapidement qu’Elena était déjà fiancée au fils d’un ami de son père. Ce dernier était d’ailleurs le principal allié qu’il était venu chercher, Mark Darkwood, énorme figure économique dans la ville. Il aurait dû s’en rappeler en entendant le nom de son ange, mais ses pensées avaient été embrouillées par la vue seule de celle-ci. Deux gardiens qui ne le laisseraient pas facilement s’emparer de la princesse, enfermée bien haut dans sa tour de verre.
Il semblerait également que la demoiselle ait une passion pour le théâtre et l’opéra, ce qui n’était que naturel pour une femme de son milieu. Il se trouvait qu’il était lui-même bien instruit dans le domaine et il y trouva son avenue afin de s’approcher d’elle et conquérir son cœur. Billets en main, il était prêt à faire toutes les salles afin de la retrouver ce soir.
Et c’est ce qu’il fit. Il eut un aperçu de presque toutes les représentations de la ville avant d’enfin trouver celle qu’il recherchait. Il avait presque perdu espoir lorsqu’il sortit d’un des théâtres les plus renommés de New York, l’éclat d’Elena le guidant vers elle. C’était la fin de la soirée, et donc de la pièce, et elle se dirigeait vers la voiture qui la reconduirait chez elle. C’était le moment ou jamais de l’intercepter. Une brève hésitation le fit figer dans ses pas, mais Sylver repris immédiatement confiance et s’approcha d’elle.
- Bonsoir Elena, la salua-t-il.
Elle était belle à couper le souffle, dans une robe de soirée noire élégante, des accessoires d’argent pour refléter sa lumière. Elle sembla agréablement surprise de le voir et elle lui sourit, lui fendant ainsi le cœur. Un ange, pensa-t-il.
- Sylver, j’ignorais que vous étiez un amateur de théâtre.
Pour toute réponse, il lui sourit et se lança dans une invitation qui changerait tout.
- Je pars demain matin et j’espérais que vous me feriez l’honneur d’un verre ce soir. Nous n’avons pas eu le temps de parler hier et rien ne me ferait plus plaisir que de faire votre connaissance.
Elena ne répondit pas immédiatement. Elle semblait réfléchir et choisir ses mots. Toutefois, lorsqu’elle parla, ce fut sans hésitation. On pouvait même déceler dans sa voix un certain enthousiasme.
- Ce sera avec plaisir, mon fiancé m’attendra un peu plus longtemps, c’est tout!
Et, prenant son bras, elle l’entraîna dans la rue bondée vers un bar chic de sa connaissance.
À suivre.
Reste que Sylver n’était pas entièrement désabusé. Oui, il croyait encore à l’amour malgré les cauchemars qu’il avait vécu. Oui, il pensait qu’il était possible de trouver une personne dont l’âme serait en parfaite résonnance avec la sienne. Non, il n’était pas stupide au point de s’imaginer que ce serait facile. Les épreuves de ses conquêtes passées n’étaient que des dragons qu’il avait vaincus avant de trouver sa princesse enfermée dans la plus haute tour du monde. C’était à lui de la trouver et de la sauver.
Loin était-il de s’imaginer qu’elle vivrait sur un autre continent. Il était en voyage d’affaire pour la compagnie de son père, une rencontre avec des possibles alliés, et il avait traversé l’océan Atlantique pour se retrouver en terre étrangère. C’était la première fois qu’il mettait les pieds à New York, une jungle complètement différente de celle à laquelle il était habitué. C’était également la première fois que son père lui confiait une telle mission. Il devait rencontrer de potentiels investisseurs et signer quelques contrats qui permettraient à la compagnie de s’étendre à un marché des plus avantageux.
Sylver était confiant et se présenta à ses réunions avec le sourire. Il fit tout parfaitement, exactement comme son père et fondateur de la compagnie l’aurait fait. Il pouvait être fier; il fut invité à une soirée privée organisée par l’un de ses nouveaux amis. Il n’avait que de bonnes nouvelles à rapporter en Italie.
Cette soirée fut pourtant sa perte. Dès qu’il fit son entrée dans le luxueux appartement grouillant de gens de la haute société de New York, il n’y d’yeux que pour elle. Drapée de blanc et d’argent, elle brillait sous les lustres faisant concurrence à son éclat. Sans s’occuper des politesses d’usage, il l’observa de loin tout en vidant tranquillement le verre qu’on lui avait offert. Scotch, peut-être, il ne faisait pas attention. Tout en elle l’attirait comme un papillon de nuit se dirigeait vers la flamme d’une chandelle. Comment résister?
Il n’eut pas à s’approcher puisqu’elle vint vers lui, souriante. Elle avait l’air d’un ange avec sa chevelure d’or et ses traits si fins. Sa voix, si douce à l’oreille, l’enchanta aussitôt, et il voulut toujours l’entendre.
- Je ne crois pas vous avoir rencontré, avait-elle dit presque dans un murmure.
L’image même de l’innocence, ses yeux bleus n’osant pas se poser directement sur le visage du jeune homme. Sylver sentit son cœur cesser de battre quelques instants tant il était subjugué par l’apparition divine.
- Sylver Moriatti, héritier de Moriatti Corporation. Enchanté, mademoiselle.
Il prit sa main délicate et l’apporta à ses lèvres pour y poser un baiser si léger, telle la caresse du vent sur les pétales d’une rose. La demoiselle sourit et leva enfin son regard océan sur son interlocuteur. Il crut y déceler une étincelle qui répondait à son cœur battant.
- Elena Darkwood, répondit-elle tout aussi doucement.
Ce nom sembla résonner dans l’âme de Sylver et il sut qu’elle était la seule qu’il ne voudrait jamais. Presqu’aussitôt, toutefois, elle fut entraînée loin de lui par des connaissances et il la perdit de vue pour le reste de la soirée. Ce fut tout soupirant qu’il rentra à sa chambre d’hôtel ce soir-là, non sans s’être informé davantage sur celle qui lui avait volé son cœur d’un regard.
Malheureusement pour le jeune homme, il découvrit bien rapidement qu’Elena était déjà fiancée au fils d’un ami de son père. Ce dernier était d’ailleurs le principal allié qu’il était venu chercher, Mark Darkwood, énorme figure économique dans la ville. Il aurait dû s’en rappeler en entendant le nom de son ange, mais ses pensées avaient été embrouillées par la vue seule de celle-ci. Deux gardiens qui ne le laisseraient pas facilement s’emparer de la princesse, enfermée bien haut dans sa tour de verre.
Il semblerait également que la demoiselle ait une passion pour le théâtre et l’opéra, ce qui n’était que naturel pour une femme de son milieu. Il se trouvait qu’il était lui-même bien instruit dans le domaine et il y trouva son avenue afin de s’approcher d’elle et conquérir son cœur. Billets en main, il était prêt à faire toutes les salles afin de la retrouver ce soir.
Et c’est ce qu’il fit. Il eut un aperçu de presque toutes les représentations de la ville avant d’enfin trouver celle qu’il recherchait. Il avait presque perdu espoir lorsqu’il sortit d’un des théâtres les plus renommés de New York, l’éclat d’Elena le guidant vers elle. C’était la fin de la soirée, et donc de la pièce, et elle se dirigeait vers la voiture qui la reconduirait chez elle. C’était le moment ou jamais de l’intercepter. Une brève hésitation le fit figer dans ses pas, mais Sylver repris immédiatement confiance et s’approcha d’elle.
- Bonsoir Elena, la salua-t-il.
Elle était belle à couper le souffle, dans une robe de soirée noire élégante, des accessoires d’argent pour refléter sa lumière. Elle sembla agréablement surprise de le voir et elle lui sourit, lui fendant ainsi le cœur. Un ange, pensa-t-il.
- Sylver, j’ignorais que vous étiez un amateur de théâtre.
Pour toute réponse, il lui sourit et se lança dans une invitation qui changerait tout.
- Je pars demain matin et j’espérais que vous me feriez l’honneur d’un verre ce soir. Nous n’avons pas eu le temps de parler hier et rien ne me ferait plus plaisir que de faire votre connaissance.
Elena ne répondit pas immédiatement. Elle semblait réfléchir et choisir ses mots. Toutefois, lorsqu’elle parla, ce fut sans hésitation. On pouvait même déceler dans sa voix un certain enthousiasme.
- Ce sera avec plaisir, mon fiancé m’attendra un peu plus longtemps, c’est tout!
Et, prenant son bras, elle l’entraîna dans la rue bondée vers un bar chic de sa connaissance.
À suivre.
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